Jacques BraunsteinÉcole Boulle
Diplomé en décoration et techniques d'ébénisterie en 1951
« A l’École Boulle, il y avait l’ébénisterie, qui était le prestige, l’atelier de sculpture, l’atelier de menuiserie en siège et l’atelier de tapisserie et comme j’étais recevable dans l’atelier d’ébénisterie, j’ai donc choisi l’ébénisterie. Et puis très vite, je me suis plus intéressé aux cours d’histoire de l’art, aux cours de dessin, aux cours de peinture, aux cours de modelage, que à l’ébénisterie elle-même.
De l'Artisanat à l'Art
Et puis je suis allé voir à l’extérieur ce que l’on faisait. Je suis allé au cours Montparnasse, faire du modèle vivant, je suis allé aussi place des Vosges où il y avait une école qui permettait le soir de faire des plâtres, de faire de la ronde-bosse, du dessin, du fusain, c’était une formation assez classique.
A l’école Montparnasse, qui était la Grande Chaumière, on était libre.
C’était très agréable, de pouvoir dessiner librement des modèles vivants, il y avait cette liberté de pouvoir reproduire à ma manière, c’est-à-dire sans contrainte autre que celles que je me fixais par le format, par le choix du matériau.
Devenir « Artiste »
Peu d’entre-vous, disaient les professeurs, seront décorateurs, et je me disais, pourvu que je ne sois pas dans ceux-là. On n’employait pas le mot artiste parce que, être un artiste, c’était vraiment être quelqu’un d’exceptionnel, donc on faisait de l’art mais on ne parlait pas d’artiste, mais quand même dans ma tête, ayant été beaucoup dans les musées… et puis j’achetais un journal qui s’appelait « Art », à l’époque, je voyais donc ce qui se faisait sur le plan artistique, j’étais allé voir le musée des impressionnistes plusieurs fois, j’étais allé voir les nymphéas de Monet, et je me disais, c’est ça que je ferai, c’est ça que je veux faire, je n’osais pas dire le mot mais je pensais, je serai artiste ».