PresseHENRI CLAUDE
Historien de l’Art,
Écrivain,
Président de l’Académie de Stanislas,
Professeur d’Histoire de l’Art à l’école d’architecture et à l’école des Beaux-Arts de Nancy
1983
« Qu’est-ce que l’homme pour que tu en fasses tant de cas,
Pour que tu daignes prendre garde à lui,
Pour que tu le visites tous les matins,
Pour que tu l’éprouves à tous les instants ? »
JOB 7 : 17-18
« Sur le chemin de pierre, chemin de croix, chemin de Juif couronné d’épines, Christ traqué à l’étoile cousue, il tombe chaque jour pour la millième fois. Son sceptre est dérisoire, fragile de miroirs éclatés en mille images. Fils de l’Homme, quel est ton juste poids écartelé lié ligoté meurtri déchiré lacéré traversé battu humilié cent clous million d’épingles et dans mon ventre le sang, la semence, les gésines, les ahans, les blessures. De tous.
Ma force est-elle une force de pierre ?
Mon corps est-il d’airain ?
Révolte toi, imprécateur barbelé d’injures, croise tes doigts, croise tes fils.
Mais le tumulte s’emprisonne, la peur se corsète, se minerve, se sangle, envoûtée momie mandragore.
Sur la ficelle légère fragile rouge or, Pénélope obstinée croise les cent mille petits nœuds de la puissance et la gloire, échelle des fourmis et des hommes, échelle de Jacob.
Laque précieuse, reliquaire ostensoir, équitable peseur d’âmes et du spectre des choses.
Cérémonies secrètes, transparents frissons de plumes essor d’ailes crissantes.
Dérisoire, Cassure, Élans, Brisures, Envol, Radieux envol.
Dans la nuit glacée de laque noire et le brouillard tissé d’or, nue, têtue, bandée, narquoise.
Les trois Hébreux chantaient dans la Fournaise.
L’Espérance. »