PresseLUIS MARCEL
Directeur de la Galerie « Les 4 Coins », directeur des musées de « l’Art en Marche » de Lapalisse et de Hauterives.
6 septembre 1998.

« Les enseignants accompagnant leurs élèves au Musée, y voient un travail sur la mémoire, la mémoire sur l’aventure humaine diabolique qui, tous les jours recommence. Les génocides, les épurations ethniques, sont notre quotidien.
A force de démagogie, on finira par oublier ce qu’est un ASSASSIN.
Et pourtant, chaque jour des milliers d’hommes sont assassinés, massacrés par des ASSASSINS.
D’autres disent : “ces oeuvres sont chargéesˮ , “ces oeuvres sont maléfiquesˮ
Si c’était le cas, elles pourraient être, tout au plus, chargées de haine. Il est rare d’éprouver de l’amour pour ses ennemis.
Il est vrai qu’après une vie de réflexion, de prière, de sagesse, on peut pardonner, mais quel chemin initiatique à parcourir… quelle volonté !
Quel calvaire ! La vie doit-elle être un chemin de croix ?
Et, bien sûr, revient le plus souvent le terme “morbideˮ [sic]
Le visiteur des oeuvres de BRAUNSTEIN prend conscience que la mort est une réalité, ici palpable, et qu’il va, lui aussi, mourir un jour. Je lui souhaite, comme à moi-même que ce soit dans son lit, entouré de ceux qui l’aiment ou de ceux qu’il aime (en espérant qu’ils soient les mêmes)… Pas nécessairement dans une chambre à gaz, lors d’un attentat ou fendu en deux par une machette.
Oui, BRAUNSTEIN nous raconte tout ça. Il ose montrer le non respect de la vie, transgresser la décence de l’homme.
Ses connaissances de la kabbale, des religions, nous obligent à une lecture symbolique de son travail. Rien n’est laissé au hasard, les noeuds qu’il tisse sont comptés, leurs espacements aussi, en fonction de la symbolique des nombres.
BRAUNSTEIN nous demande de réfléchir à la vie, à l’homme, à ce que nous faisons de notre vie. De réfléchir aux religions que nous avons inventées… pourquoi ?… dans l’intérêt de qui ? … avec quelles conséquences ?…
BRAUNSTEIN exorcise son histoire, son enfance volée, violée par des assassins.
Cicatrisera-il un jour ?
Il se pose et nous pose la question : “Pourquoi l’homme recommence-t-il toujours les mêmes folies ? Avons-nous perdu la mémoire ? Sommes-nous des dieux qui ont le pouvoir de vie et de mort sur nos semblables ?ˮ
Une exposition de BRAUNSTEIN est une chapelle ardente que nous devrions traverser dans le recueillement et jurer, en sortant : “PLUS JAMAIS CA !ˮ »

LUIS MARCEL
Directeur de la Galerie « Les 4 Coins », directeur des musées de « l’Art en Marche » de Lapalisse et de Hauterives.
6 septembre 1998.